Modulation de l’expression de la protéine Rit2 pour protéger contre la neuropathologie de l’alpha-synucléine
Une protéine appelée alpha-synucléine qui forme des amas dans les cellules cérébrales des personnes atteintes de la maladie de Parkinson est depuis longtemps la cible des chercheurs qui tentent de trouver les causes de cette maladie dégénérative. On pense que la façon dont l’alpha-synucléine interagit avec d’autres protéines est la clé de la compréhension de l’évolution de la maladie de Parkinson.
À l’Université Laval, Martin Lévesque, professeur agrégé, se concentre sur la relation entre l’alpha-synucléine et une autre protéine appelée Rin. Lévesque utilise des modèles de souris génétiquement modifiés pour augmenter la quantité de protéines Rin dans les cellules cérébrales productrices de dopamine.
Au cours de tests antérieurs au niveau cellulaire, l’augmentation de protéines Rin a réduit la quantité d’alpha-synucléine qui s’accumule dans les neurones.
« La protéine Rin augmente la capacité de la cellule à se débarrasser des protéines toxiques », affirme Martin Lévesque.
Lévesque et d’autres chercheurs croient que la maladie de Parkinson survient lorsque le processus normal d’élimination des protéines dans les cellules tourne mal et permet à des quantités toxiques d’alpha-synucléine de s’accumuler et de tuer les cellules dopaminergiques.
« Nous nous intéressons à la façon dont ces cellules cérébrales productrices de dopamine établissent leurs liens et aux facteurs qui contribuent à leur survie », mentionne-t-il.
Si Martin Lévesque et ses collègues réussissent à démontrer que l’augmentation du nombre de protéines Rin diminue la quantité d’alpha-synucléine, contribuant ainsi à empêcher la formation d’agrégats et à protéger les neurones, ils auront ouvert une nouvelle voie et trouvé une nouvelle cible pour les médicaments.
La prochaine étape de la recherche de Lévesque consistera à trouver un médicament qui entraîne un accroissement du nombre de protéines Rin.
« Nous pourrions alors avoir un médicament composé neuroprotecteur contre la dégénérescence, lance-t-il. Le patient prendrait des comprimés qui amélioreraient l’activité des protéines Rin et bloqueraient l’évolution de la maladie. »
Bien que les étapes soient nombreuses pour que Martin Lévesque et ses collègues réussissent à mettre au point un nouveau médicament protecteur, il croit que ses recherches sont porteuses d’espoir.
« Si nous mettons au point un médicament… cela signifierait moins de souffrance pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson depuis peu. Ce serait fantastique! », lance-t-il.
Martin Lévesque a amorcé sa carrière universitaire par un diplôme de premier cycle en biologie. Il est devenu neuroscientifique après avoir développé une fascination pour le développement du cerveau et étudié la connectivité de la dopamine dans diverses régions du cerveau.
Aujourd’hui, son laboratoire se consacre entièrement à l’examen des cellules dopaminergiques.
« Il n’y a pas de remède à la maladie de Parkinson, rappelle Martin Lévesque. Il reste encore beaucoup de recherche à faire pour mettre au point un médicament qui bloquera ou changera l’évolution de la maladie. »