Donner une voix aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson
Détection des marqueurs de troubles de la communication dans les cas de maladie de Parkinson : étude des déficits de perception et d’expressivité et de leurs corrélats neuroanatomiques
Une voix douce, chuchotée ou monotone est souvent un signe distinctif chez une personne atteinte de la maladie de Parkinson. Ces difficultés peuvent parfois donner lieu à une incompréhension parce que les gens sont incapables de transmettre le sens ou de formuler ce qu’ils veulent communiquer.
À l’Université McGill, Marcelo da Silva Vieira, linguiste et étudiant au doctorat, évalue si les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent ajuster le ton et l’intensité, ou le volume de leur voix de façon de manière indépendante.
« Nous savons que le ton et le volume vont ensemble, mais dans certaines circonstances, nous devons les manipuler séparément », explique M. Vieira.
« Nous cherchons à comprendre si les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent manipuler ces signaux séparément ou s’ils peuvent les utiliser correctement pour transmettre le sens ».
La raideur et la rigidité observées dans la maladie de Parkinson, surtout au niveau des muscles du larynx, compliquent le contrôle des voies respiratoires pour ces personnes, et cela affecte à la fois le ton et le volume », explique-t-il.
M. Vieira évaluera ces problèmes de la communication en faisant lire des textes à des volontaires atteints de la maladie de Parkinson. Il calculera le ton et l’intensité de leur voix, et la corrélation entre les deux, ainsi que la corrélation avec leur capacité à contrôler les muscles de leur larynx. Il comparera ensuite ces mesures à celles effectuées chez des personnes qui ne sont pas atteintes de la maladie de Parkinson qui liront les mêmes textes.
En utilisant l’imagerie par résonance magnétique, M. Vieira examinera également les cerveaux des patients pour vérifier si les régions correspondant au langage sont endommagées par la maladie de Parkinson.
M. Vieira évalue également si les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent interpréter les sons ambigus et les classer dans l’une de deux catégories, comme établir si le son est « ba » ou « da ». L’incapacité à catégoriser ces sons peut poser un obstacle pour ces personnes lorsqu’il s’agit de comprendre un discours comportant un accent ou s’adapter à un environnement bruyant, précise-t-il.
Il a l’intention de mettre au point un modèle statistique pour prédire quelles seront les personnes susceptibles de présenter un trouble de l’élocution ou de perception du langage.
« Notre principal objectif est de comprendre les difficultés de communication observées dans les cas de maladie de Parkinson », affirme-t-il.
M. Vieira espère que le fait de définir la source des difficultés des patients ainsi que les régions du cerveau qui sont touchées donnera lieu à de plus amples recherches et à de meilleurs traitements.
« Avec la thérapie ou par d’autres moyens, nous pouvons améliorer la capacité à transmettre le sens exact avec la voix, et cela pourrait prévenir l’isolement [social] », ajoute-t-il.
M. Vieira, qui a grandi à Belo Horizonte au Brésil, est depuis longtemps fasciné par le lien qui existe entre le cerveau et le langage. Il souhaite découvrir des traitements cliniques, guidé en partie par son expérience vécue avec un de ses oncles qui avait des symptômes apparentés à la maladie de Parkinson et qui était atteint de la maladie d’Alzheimer.
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M. Vieira a grandi dans une famille peu fortunée à Belo Horizonte, au Brésil. Les bouses de recherches comme celle-ci sont essentielles pour lui permettre de poursuivre ses études et de mener cette recherche dans l’une des meilleures universités au Canada, dit-il.
« La perception du langage dans la maladie de Parkinson est un concept que l’on comprend mal », mentionne-t-il.
Le fait d’être en mesure de mener cette recherche n’a pas qu’une importance académique.
« L’obtention de cette bourse pour réaliser ce projet a de l’importance pour la communauté Parkinson. La perception du langage dans la maladie de Parkinson est un domaine sous-exploré ».
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