Dans le monde connecté d’aujourd’hui où de plus en plus de personnes ont accès à une caméra avec un zoom puissant, bon nombre d’entre elles sont en mesure de réaliser à quel point il est difficile de capter une image en gros plan, tout en tenant leur main immobile.
Les choses se compliquent lorsque le sujet est vivant et en mouvement. Et elles le sont encore davantage lorsque les symptômes de la maladie de Parkinson font en sorte que les tremblements et d’autres symptômes moteurs viennent compliquer la tenue de la caméra de manière immobile.
Cela n’arrête pas Gerald Markhoff de Newmarket, en Ontario. Comme de nombreux Canadiens vivant avec la maladie de Parkinson, les loisirs créatifs sont un passe-temps et un moyen de contrôler la maladie de Parkinson. Et comme tous ceux qui continuent à faire ce qu’ils aiment malgré leur diagnostic, il adapte tout simplement son approche pour que les choses fonctionnent.
« J’ai commencé à faire de la photographie activement il y a environ 15 ans, lorsque j’ai pris ma retraite d’Air Canada, en janvier 2005 », partage-t-il au sujet de son passe-temps. Il s’y intéressait avant son diagnostic, mais c’est maintenant pour lui une forme importante de thérapie. « J’ai choisi de faire de la photographie comme passe-temps, ce qui m’oblige à sortir au grand air et à faire de l’exercice. C’est étonnant à quel point on voit beaucoup plus de choses lorsque l’on prend des photos. La vision change. On voit des choses que les autres ne voient pas. On s’arrête pour respirer le parfum des roses. On entend des oiseaux que l’on n’avait jamais remarqués auparavant ».
Peu de temps après avoir pris sa retraite, Gerald a également reçu le diagnostic de maladie de Parkinson. Il admet avoir été dévasté par la nouvelle, mais grâce au soutien d’une psychologue à la clinique des troubles du mouvement qu’il fréquentait, il a réussi à prendre le recul dont il avait besoin. Leur conversation est encore marquante pour Gerald. « Elle a dit “vous ne pouvez pas changer les cartes que vous avez reçues, mais vous pouvez décider de votre façon de les jouer. Vous pouvez passer les prochaines années à ruminer le négatif, ou vous pouvez choisir de vivre une vie remplie et de faire les choses que vous êtes toujours en mesure de faire et profiter de la vie “ », se souvient-il.
Ainsi, bien que son parcours ait comporté son lot de difficultés, c’est ce que Gerald cherche à faire. La photographie l’aide, tout comme sa nouvelle perspective de l’exercice. Il conduit un vélo en position allongée régulièrement tout en regardant la télévision et il est déterminé à sortir et à marcher, y compris pour prendre des photos.
Vous avez peut-être vu ses œuvres présentées par Parkinson Canada au fil des années, y compris une photo d’un Jaseur d’Amérique sur la carte électronique des Fêtes de cette année. Bien qu’il prenne une foule de photos de la nature, la plupart des œuvres de Gerald portent sur la vie sauvage, ce qui lui demande patience et immobilité.
« Il existe plusieurs façons de photographier sans qu’un tremblement vienne poser problème », explique-t-il. « Vous pouvez utiliser un trépied et un déclencheur à distance pour ne pas être dérangé par les tremblements. Vous pouvez également utiliser une vitesse d’obturation rapide si la lumière est adéquate. De plus, si vous avez quelque chose pour y appuyer la lentille, cela stabilise le cliché. Pour les flocons, j’ai appuyé ma caméra sur le cadre de la portière de la voiture pour photographier les flocons par la fenêtre. La persévérance est également d’un grand secours. Je supprime probablement 99 pour cent des photos que je prends. La plupart sont gâchées par les tremblements, mais si l’on persévère, on finit par en avoir quelques-unes qui sont réussies ».
La notion de célébration des réussites après avoir surmonté des difficultés constitue une grande partie du message « Prêts à tout » que l’on voit si souvent au sein de la communauté Parkinson. Le message « Prêts à tout » fait référence à la résilience nécessaire pour bien vivre avec la maladie de Parkinson, et il célèbre la force d’esprit qui mène aux victoires telles que la parfaite photo d’une fleur. Il reconnaît qu’il est légitime de vivre des difficultés, mais aussi l’importance de ne jamais abandonner.
Avec le printemps à nos portes, Gerald nous partage quelques « macros » qu’il a prises dans la nature.