De plus en plus de recherches donnent à penser que les troubles de l’humeur comme la dépression et l’anxiété peuvent être liés non seulement au cerveau, mais aussi au système nerveux autonome : le système qui régule la respiration, le rythme cardiaque et la digestion.
À l’Université McGill, la Dre Chenjie Xia, neurologue et professeure adjointe, étudie la relation entre le système nerveux autonome et les troubles de l’humeur chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Ses recherches sont rendues possibles par le Programme national de recherche de Parkinson Canada grâce à un Bourse pour nouveaux chercheurs de 90 000 $ sur deux ans.
« Ce qui est intéressant au sujet des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, c’est qu’elles présentent souvent des symptômes tant au niveau de l’humeur que du système nerveux autonome, explique la Dre Xia. Dans quelle mesure leur humeur est-elle influencée par ce qui se passe dans leur cerveau par comparaison à ce qui se passe dans le système autonome? »
Pour répondre à cette question, elle demandera à un groupe de personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui ont des étourdissements lorsqu’elles se mettent debout ou qui ont d’autres problèmes au niveau du système nerveux autonome de remplir des questionnaires et de passer certains tests de laboratoire. Elle utilisera également des examens d’imagerie de leur cerveau pour cartographier tout dommage causé par la maladie de Parkinson.
La Dre Xia analysera ensuite les données pour corréler tout lien entre les problèmes touchant le système nerveux autonome et les troubles de l’humeur. La dernière étape de son projet consiste à demander à des personnes pour lesquelles un tel lien a été corrélé de suivre un cours sur la pleine conscience et à comparer les effets de ce cours pour améliorer leurs symptômes au niveau du système nerveux autonome et des troubles de l’humeur.
Si elle réussit à prouver un lien entre les problèmes touchant le système nerveux autonome et ceux touchant l’humeur et ensuite à démontrer que la méditation est utile dans les deux cas, elle espère offrir aux médecins un autre traitement à faible coût pour aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Cela permettrait également aux médecins d’utiliser les changements dans les symptômes touchant le système nerveux en tant qu’indicateur pour noter les troubles de l’humeur, qui sont actuellement difficiles à mesurer.
Ce projet est la première incursion dans le domaine de la recherche sur la maladie de Parkinson pour la Dre Xia, qui s’est principalement formée pour devenir spécialiste de la démence.
Elle est motivée par son désir d’aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, dont certaines sont ses patientes, en proposant d’autres traitements efficaces. « Je serais très heureuse de pouvoir montrer que la méditation améliore leur humeur, ajoute la Dre Xia. Il y a tellement peu de traitements disponibles et efficaces. Tout autre élément peut aider. Si nous pouvons prouver que la méditation est utile, nous pourrons obtenir des ressources pour les patients et leur donner accès à un nouveau mode de traitement. »